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LOI VATINIA ATTRIBUANT LA GAULE CISALPINE ET L'ILLYRIE À CÉSAR POUR CINQ ANS ( 59 av. J.-C. ) |
Appianus, Bell. Civ., II, 13 ( Combes-Dounous, Paris, 1808 ). |
Puis
il (César) proposa, pour amadouer la plèbe, d'autres lois
encore, et ratifia tous les actes de Pompée, comme il le lui
avait promis. Par ailleurs ceux que l'on appelle les chevaliers, situés
hiérarchiquement entre la plèbe et le Sénat, et
très puissants dans tous les domaines à cause de leur
richesse et de la ferme des impôts et tributs (que, contre rémunération,
ils prélèvent dans les provinces), à cause aussi
de la masse des esclaves très sûrs qu'ils emploient à
cet effet, demandaient depuis longtemps au Sénat qu'il leur fit
remise d'une partie des tributs : et le Sénat faisait attendre
sa réponse. César, lui, sans rien alors demander au Sénat,
et ne recourant qu'au peuple, leur abandonna le tiers des sommes convenues.
Eux, devant une faveur qui allait au-delà de leurs désirs,
firent de lui un dieu, et cette autre catégorie, plus puissante
que la plèbe, passa du côté de César grâce
à un seul acte de gouvernement. Il donnait également des
spectacles et des combats avec des fauves, au-delà de ses moyens,
s'endettant pour tout et surpassant tous les précédents
en matière d'accessoires, d'entraînements et de récompenses
somptueuses. À la suite de tout cela, on le choisit pour gouverner
la Gaule, tant cisalpine que transalpine, pour une durée de cinq
ans, et, pour les besoins de son gouvernement, on lui confia quatre
légions de l'armée. |
Dion Cassius, XXXVIII, 8 ( Gros, Paris, 1845-70 ). |
... L'Illyrie,
la Gaule Cisalpine et la Gaule Transalpine sont confiées à
César avec quatre légions. Le peuple lui donna pour
cinq ans le commandement de l'Illyrie et de la Gaule Cisalpine avec
trois légions : le sénat, de son côté,
lui confia la Gaule transalpine et une légion de plus. |
Plutarch, Caes., 14 ( Ricard, Paris, 1883 ). |
César,
en se présentant aux comices, entouré de la faveur de
Crassus et de Pompée, fut porté avec le plus grand éclat
à la dignité de consul : on lui donna pour collègue
Calpurnius Bibulus. Il était à peine entré en exercice
de sa charge, qu'il publia des lois dignes, non d'un consul, mais du
tribun le plus audacieux. Il proposa, par le seul motif de plaire au
peuple, des partages de terres et des distributions de blé. Les
premiers et les plus honnêtes d'entre les sénateurs s'élevèrent
contre ces lois ; et César, qui depuis longtemps ne cherchait
qu'un prétexte pour se déclarer, protesta hautement qu'on
le poussait malgré lui vers le peuple ; que l'injustice
et la dureté du sénat le mettaient dans la nécessité
de faire la cour à la multitude ; et sur-le-champ il se
rendit à l'assemblée du peuple. Là, ayant à
ses côtés Crassus et Pompée, il leur demanda à
haute voix s'ils approuvaient les lois qu'il venait de proposer. Sur
leur réponse affirmative, il les exhorta à le soutenir
contre ceux qui, pour les lui faire retirer, le menaçaient de
leurs poignards. Ils le lui promirent tous deux ; et Pompée
ajouta qu'il opposerait à ces poignards l'épée
et le bouclier. Cette parole déplut aux sénateurs et aux
nobles, qui la trouvèrent peu convenable à sa dignité
personnelle, aux égards qu'il devait au sénat, et digne
tout au plus d'un jeune homme emporté ; mais elle le rendit
très agréable au peuple. César, qui voulait s'assurer
de plus en plus la puissance de Pompée, lui donna en mariage
sa fille Julia, déjà fiancée à Servilius
Cépion, auquel il promit la fille de Pompée, qui elle-même
n'était pas libre, ayant été déjà
promise à Faustus, fils de Sylla. Peu de temps après il
épousa Calpurnie, fille de Pison, et fit désigner celui-ci
consul pour l'année suivante. Caton ne cessait de se récrier,
et de protester en plein sénat contre l'impudence avec laquelle
on prostituait ainsi l'empire par des mariages ; et, en trafiquant
des femmes, on se donnait mutuellement les gouvernements des provinces,
les commandements des armées et les premières charges
de la république. Bibulus, le collègue de César,
voyant l'inutilité des oppositions qu'il faisait à ces
lois, ayant même souvent couru le risque, ainsi que Caton, d'être
tué sur la place publique, passa le reste de son consulat renfermé
dans sa maison. Pompée, aussitôt après son mariage,
ayant rempli la place d'hommes armés, fit confirmer ces lois
par le peuple, et décerner à César, pour cinq ans,
le gouvernement des deux Gaules cisalpine et transalpine, auquel on
ajouta l'Illyrie, avec quatre légions. |
Suetonius, Diu. Iul. ( Nisard, Paris, 1855 ). |
22. (1)
Ainsi appuyé du crédit de son beau-père et de son
gendre, il choisit, parmi toutes les provinces romaines, celle des Gaules,
qui, entre autres avantages, offrait à son ambition un vaste
champ de triomphes. (2) Il reçut
d'abord la Gaule Cisalpine avec l'Illyrie, en vertu de la loi Vatinia,
et ensuite la Gaule Chevelue, par un vote des sénateurs, qui
craignaient, s'ils la lui refusaient, que le peuple ne la lui donne
également. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . |
28. ... (4) Non
content d'enlever à César ses provinces et son privilège, Marcellus
était encore d'avis de retirer à la colonie fondée par lui à Novum Comum,
en vertu de la loi Vatinia, le droit de cité romaine, alléguant que
c'était le résultat de la brigue et de la violation des lois. |
Velleius Paterculus, II, 44 ( Hainsselin & Watelet, Paris, 1932 ). |
C'est
pendant ce consulat que César associa sa puissance à celle
de Cneius Pompée et de Marcus Crassus, ce qui mena Rome et le
monde à la ruine et les perdit eux-mêmes aussi, à
des moments différents. Voici quelles étaient les intentions
de Pompée : il voulait profiter du consulat de César
pour faire ratifier tous les actes qu'il avait accomplis dans les provinces
d'outre-mer et que beaucoup critiquaient, comme nous l'avons dit. César,
de son côté, comprenait qu'en s'effaçant devant
la gloire de Pompée, il augmenterait la sienne et qu'en faisant
tomber sur celui-ci la jalousie qu'on avait de leur puissance commune,
il consoliderait ses propres forces. Crassus, pour occuper le premier
rang qu'il ne pouvait atteindre seul, voulait s'aider du crédit
de Pompée et des forces de César. Des liens de parenté
resserrèrent l'alliance de César et de Pompée :
Julie, fille de Caïus César, devint la femme du grand Pompée.
Pendant ce consulat, César, sur les conseils de Pompée, présenta une loi qui répartissait entre les plébéiens les terres de Campanie. Vingt mille citoyens environ y furent ainsi conduits et on rendit à Capoue le droit de former une cité, cent cinquante-deux ans environ après que les Romains l'eurent pendant la guerre punique réduite à l'état de simple préfecture. Bibulus, le collègue de César, qui avait le désir plutôt que le pouvoir de s'opposer à son activité politique se tint enfermé chez lui pendant la plus grande partie de l'année. Il voulait ainsi rendre César plus odieux ; il le rendit plus puissant. Puis César obtint pour cinq ans le gouvernement de la Gaule. |
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