LOI
RUBRIA ÉTABLISSANT UNE COLONIE À CARTHAGE ( 123 av. J.-C. ) |
Appianus, Bell. Civ., I, 24 ( Combes-Dounous, Paris, 1808 ). |
Caius
déchu de sa popularité s'embarqua pour la Libye avec Fulvius Flaccus,
qui, après son consulat, lui avait été donné à cet effet pour collègue.
La réputation de fertilité de cette contrée lui avait fait assigner
une colonie ; et on les avait chargés l'un et l'autre d'aller organiser
cet établissement, tout exprès pour les éloigner de Rome pendant quelque
temps, et afin que leur absence, apaisant la fermentation populaire,
le sénat eût quelque relâche. Gracchus et Fulvius tracèrent l'enceinte
de la ville destinée à la colonie sur le même terrain où était autrefois
Carthage. Ils n'eurent aucun égard à ce que Scipion, lorsqu'il avait
ruiné cette dernière cité, avait condamné son sol à ne plus servir que
de pâturage. Ils la disposèrent pour six mille colons, au lieu du nombre
inférieur réglé par la loi, afin de se concilier le peuple d'autant.
De retour à Rome, ils composèrent leur six mille hommes de citoyens
romains de toutes les parties de l'Italie. Cependant, les commissaires
qui avaient été chargés dans la Libye de continuer la circonscription
de la ville ayant donné pour nouvelle que des loups avaient arraché
et dispersé les bornes plantées par Gracchus et par Fulvius, les augures
consultés répondirent qu'une colonie ne pouvait être fondée dans cette
contrée. En conséquence, le sénat convoqua une assemblée du peuple,
pour y proposer une loi tendant à abroger celle qui avait déterminé
l'établissement de cette colonie. Gracchus et Fulvius, que cet événement
faisait déchoir de leurs fonctions, semblables à des énergumènes, répondirent
que ce que le sénat avait annoncé du ravage des loups n'était qu'un
mensonge. ... |
Eutropius, IV, 9, ( Dubois, Paris, 1865 ). |
... Sous
le consulat de L. Cecilius Metellus et de T. Quintius Flamininus, le
sénat fit rebâtir Carthage en Afrique, telle qu’on la voit aujourd’hui,
vingt-deux ans après qu’elle avait été renversée par Scipion. L’on y
envoya une colonie de citoyens romains. |
Plutarch, Gr. ( Latzarus, Paris, 1950 ). |
31. ... Rubrius,
un des collègues de Caius, ayant fait voter la reconstruction de Carthage,
détruite par Scipion, Caius, désigné par le sort pour y procéder, s'embarqua
pour l'Afrique. ... |
32. Mais
en Afrique, lors de la colonisation de Carthage, que Caius appela Junonia,
bien des empêchements, dit-on, vinrent de la divinité. La première enseigne
des troupes qui participaient à la cérémonie fut arrachée par le vent
à son porteur, qui, en s'y accrochant avec force, n'arriva qu'à la faire
mettre en pièces. Les entrailles des victimes placées sur les autels
furent dispersées par une tempête et jetées hors des bornes qui délimitaient
la ville nouvelle ; et ses bornes elles-mêmes furent arrachées
par des loups, qui survinrent tout à coup et les emportèrent au loin.
Cependant Caius régla et organisa tout en soixante-dix jours exactement ... |
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