LOI ROSCIA
  
ASSIGNANT AUX CHEVALIERS QUATORZE RANGS DE SIÈGES AU THÉÂTRE
  
( 67 av. J.-C. )
 

     
Cicero, Mur., 19, 40 ( Nisard, Paris, 1840 ).
  

 
L. Othon, citoyen recommandable et mon ami, n'eut pas seulement pour but de rétablir en faveur des chevaliers un privilége honorable ; il voulut encore assurer leurs plaisirs. Aussi sa loi sur les jeux a-t-elle été accueillie avec une vive approbation, parce qu'elle a rendu à un ordre justement estimé, avec une distinction flatteuse, un agréable délassement.
 

     
Cicero, Phil., II, 18 ( Nisard, Paris, 1840 ).
  

 
Vous souvient-il qu'étant encore vêtu de la prétexte, vous avez fait banqueroute ? Ce fut, direz-vous, la faute de votre père. Je vous l'accorde. En effet, cette excuse fait honneur à votre piété filiale. Mais ce qui ne peut être imputé qu'à votre audace, c'est de vous être assis dans les quatorze premiers bancs, quoique la loi Roscia ait assigné des places particulières à ceux qui ont fait cession de biens, eussent-ils été ruinés par un caprice de la fortune, et non par leur propre faute.
 

     
Dion Cassius, XXXVI, 40 ( Gros, Paris, 1845-70 ).
  

 
Roscius proposa une nouvelle loi : C. Manilius, qui était aussi tribun du peuple, en proposa une autre. Le premier demanda qu'au théâtre les places des chevaliers fussent séparées de celles des autres citoyens, et cette proposition lui valut des éloges : peu s'en fallut, au contraire, que Manilius ne fût puni pour la sienne.
 

     
Horatius, Epist., I, 1 ( Leconte de Lisle, Paris, 1911 ).
  

 
60. ... Sois comme un mur d'airain, ayant la conscience pure et ne pâlissant d'aucune faute. Dis-moi laquelle vaut mieux, de la loi Roscia ou de cette chanson des enfants, qui offre le trône à ceux qui agissent bien, et qu'ont chanté les mâles Curius et Camillus ?
 

     
Juvenalis, Sat., III, 153-159 ( Clouard, Paris, 1934 ).
  

 
« A la porte ! s’il te reste quelque pudeur. Ouste ! on n’a pas droit aux places des chevaliers, quand on n’atteint pas le sens légal. » Non, il faut les laisser aux garçons nés des marchands de femmes dans les bouges : c’est à ce rang qu’applaudit le fils du brillant crieur public, parmi la jeunesse dorée qui a pour pères des rétiaires et des maîtres d’escrime. Ainsi l’a voulu Othon le vaniteux, ainsi a-t-il réparti les places.
 

     
Juvenalis, Sat., XIV, 315-324 ( Clouard, Paris, 1934 ).
  

 
O Fortune, tu es sans pouvoir, si nous avons la sagesse. C'est nous, n'en doute pas, qui te faisons déesse. Quelle est cependant la mesure du nécessaire ? Qu'on me le demande, je répondrai : c'est ce qu'exigent soif, faim et froid, c'est ce qui te contentait, Épicure, dans ton petit jardin, c'est ce qu'avant toi contenait la demeure de Socrate ; jamais la philosophie n'a parlé autrement que la nature. Tu trouves austères les modèles entre lesquels je t'enferme ? Adoucis-les de quelques-unes de nos coutumes ; va jusqu'à la somme fixée par la loi d'Othon pour être digne des quatorze premiers gradins.


     
Livius, Per., XCIX ( Nisard, Paris, 1864 ).
  

 
L. Roscius, tribun du peuple, propose une loi qui assigne aux chevaliers romains quatorze rangs de sièges au théâtre, au-dessus de ceux des sénateurs.
 

     
Plinius, Nat. Hist., VII, 30 ( Nisard, Paris, 1877 ).
  

 
117. Tu parles, et les tribus renoncent à la loi agraire, c'est-à-dire, à leur subsistance ; tu conseilles, et, pardonnant à Roscius la loi sur les places du théâtre, elles souffrent avec patience qu'on leur assigne des sièges séparés de ceux des autres ordres ...
 

     
Plutarch, Cic., 13 ( Ricard, Paris, 1840 ).
  

 
... Jusqu'alors les chevaliers romains avaient été confondus dans les théâtres avec la foule du peuple ; mais le tribun Marcus Othon, pour faire honneur à ce second ordre de la république, voulut les distinguer de la multitude et leur assigna des places séparées, qu'ils ont conservées depuis. Le peuple se crut offensé par cette distinction ; et lorsque Othon parut au théâtre, il fut accueilli par les huées et les sifflets de la multitude, tandis que les chevaliers le couvrirent de leurs applaudissements. Le peuple redoubla les sifflets, et les chevaliers, leurs applaudissements. De là on en vint réciproquement aux injures, et le théâtre était plein de confusion. Cicéron, informé de ce désordre, se transporte au théâtre, appelle le peuple au temple de Bellone et lui fait des réprimandes si sévères, que la multitude étant retournée au théâtre applaudit vivement Othon, et dispute avec les chevaliers à qui lui rendra de plus grands honneurs.
 

     
Velleius Paterculus, II, 32 ( Hainsselin & Watelet, Paris, 1932 ).
  

 
A la même époque, sur l'initiative de Cotta, le pouvoir judiciaire que Caïus Gracchus avait arraché au Sénat pour le donner aux chevaliers et que Sylla avait enlevé à ceux-ci pour le rendre au Sénat, fut partagé également entre les deux ordres. Othon Roscius fit une loi qui rendit aux chevaliers leurs places dans le théâtre.