PROPOSITION DE LOI AGRAIRE
  
( 387 av. J.-C. )
 

     
Livius, VI, 5 ( Corpet-Verger & Pessonneaux, Paris, 1904 ).
  

 
Et déjà les tribuns du peuple, au milieu de ces travaux de la cité qui se relève, s'efforçaient d'attirer avec des lois agraires la multitude à leurs assemblées. Ils lui montraient en espérance les terres du Pomptinum, dont Camille, par la ruine des Volsques, avait désormais assuré la possession. Ils s'écriaient « que ce territoire était plus infesté par les nobles qu'il ne l'avait jamais été par les Volsques ; ces ennemis du moins n'avaient pu étendre leurs incursions qu'en raison de leurs forces et de la puissance de leurs armes : les hommes nobles marchent à l'entière usurpation des terres publiques, et si, avant qu'ils n'aient tout envahi, on ne partage, le peuple n'aura rien. » Ils ne purent fortement remuer encore la multitude, que le soin de ses constructions éloignait du Forum ; épuisée d'ailleurs par les dépenses, elle songeait peu à ces terres qu'elle n'avait pas le moyen de mettre en valeur.