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LOI
POMPEIA PRESCRIVANT DE N'ÉLIRE AUCUN MAGISTRAT QUI SOIT ABSENT ( 52 av. J.-C. ) |
Cicero, Phil. II, 10 ( Nisard, Paris, 1840 ). |
24. Toutefois,
deux circonstances se présentèrent où je donnai
à Pompée quelques conseils contre César. Blâmez-les,
j'y consens, si vous pouvez. C'était d'abord de ne pas laisser
proroger à César le commandement pour cinq ans ;
ensuite de ne pas laisser passer la loi qui l'autorisait à
demander le consulat quoique absent. |
Dion Cassius, XL, 56 ( Gros, Paris, 1845-70 ). |
Pompée,
en même temps qu'il réorganisa les tribunaux, fit revivre,
au sujet des élections, la loi qui obligeait expressément
les candidats à se montrer en personne dans les comices, et qui
prescrivait de n'élire aucun absent : elle était
presque tombée en désuétude. Il confirma aussi
le sénatus-consulte rendu peu de temps auparavant, et d'après
lequel ceux qui avaient rempli une magistrature dans Rome ne pouvaient,
avant cinq ans, être appelé au gouvernement des provinces.
Mais, après avoir sanctionné ces décrets, il ne
rougit pas d'accepter presque aussitôt le gouvernement de l'Espagne
pour cinq ans, et de permettre à César, qui était
absent et dont les amis étaient mécontents de la loi électorale,
de demander le consulat, conformément au sénatus-consulte,
où il avait inséré un article d'après lequel
les absents ne pourraient se mettre sur les rangs que lorsqu'ils y seraient
nominativement et formellement autorisé. C'était annuler
toute prohibition ; car ceux qui avaient quelque crédit
ne pouvaient manquer d'obtenir cette autorisation. Tels furent les actes
de Pompée pendant son administration. |
Plutarch, Pomp., 56 ( Ricard, Paris, 1883 ). |
Les
amis de César se prévalurent de cet exemple pour demander
qu'on eût égard à tous les combats qu'il livrait
pour étendre l'empire romain ; il méritait, disaient-ils,
ou qu'on lui donnât un second consulat, ou qu'on lui continuât
son gouvernement, afin qu'un successeur ne vînt pas lui enlever
la gloire de tant de travaux, et que, commandant seul dans les lieux
qu'il avait soumis, il jouît en paix des honneurs que ses exploits
lui avaient mérités. Cette demande ayant donné
lieu à une grande discussion, Pompée, comme s'il eût
voulu, par amitié, détourner l'envie qu'elle pouvait exciter
contre César, dit qu'il avait des lettres de lui par lesquelles
il demandait qu'on lui donnât un successeur, et qu'il fût
déchargé de cette guerre : que pour le consulat,
il lui paraissait juste qu'on lui permît de le demander, quoique
absent. ... |
Suetonius, Diu. Iul., 28 ( Nisard, Paris, 1855 ). |
2. ... Il
demandait aussi (le consul Marcus Claudius Marcellus) que, dans les
prochains comices, on ne tînt pas compte de César absent,
puisque Pompée lui-même avait abrogé le plébiscite
rendu en sa faveur. 3. Il était
en effet arrivé que, dans une loi portée par Pompée
sur les droits des magistrats, et au chapitre où il interdisait
aux absents la demande des honneurs, il avait oublié d'excepter
César ; erreur qu'il n'avait corrigée que lorsque
la loi était déjà gravée sur l'airain et
déposée dans le trésor. |
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