| LOI 
        PINARIA FURIA CONTRE LA BRIGUE ( 432 av. J.-C. ) | 
| Livius, IV, 25 ( Nisard, Paris, 1864 ). | 
| 9. ... à 
          Rome, les principaux plébéiens, fatigués de poursuivre 
          en vain depuis si longtemps l'espoir de plus grands honneurs, profitent 
          de la tranquillité du dehors pour tenir des assemblées 
          dans la maison des tribuns du peuple, 10. et 
          là ils dévoilent leurs pensées secrètes. 
          "Ils se plaignent de l'indifférence du peuple, qui est telle 
          que, depuis tant d'années qu'on nomme des tribuns militaires 
          avec la puissance consulaire, pas un plébéien n'a été 
          encore promu à cet honneur. 11. Leurs 
          ancêtres, par une sage précaution, ont interdit aux patriciens 
          les magistratures plébéiennes, autrement, on aurait eu 
          pour tribuns du peuple des patriciens : tant ils obtiennent peu 
          d'estime, même auprès des leurs, tant ils sont méprisés 
          par le peuple, aussi bien que par le sénat !" 12. D'autres 
          essaient d'excuser le peuple, et rejettent la faute sur les patriciens : 
          "C'est par leurs brigues et par leurs artifices que le chemin des 
          honneurs est fermé aux plébéiens. S'ils laissaient 
          respirer le peuple, s'ils ne le poursuivaient pas de leurs prières 
          et de leurs menaces, il se souviendrait de ses défenseurs en 
          allant aux suffrages, et après s'être donné un appui, 
          s'emparerait du pouvoir. 13. Pour 
          arrêter la brigue, il fut décidé que les tribuns 
          présenteraient une loi par laquelle il serait défendu 
          à tous les candidats de rien ajouter à leur toge blanche. 
          Cette mesure presque puérile, et qui, aujourd'hui, n'est pas 
          digne d'un examen sérieux, souleva alors de violents débats 
          entre le sénat et le peuple. 14. Les 
          tribuns l'emportèrent enfin, et leur loi passa. | 
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