LOI
LICINIA CONCERNANT LA DÉPENSE DES REPAS ( 143-97 av. J.-C. ) |
Gellius, II, 24 ( Marache, Paris, 2002 ). |
7. Ensuite
fut votée la loi Licinia. Ayant permis, comme la loi
Fannia, de dépenser cent as pour des jours déterminés,
elle en accorda deux cents pour les noces ; pour les autres jours
elle fixa trente as ; alors qu'elle avait établi des poids
déterminés de viande et de salaison pour chaque jour,
elle accordait, sans distinction et sans limite, tout ce qui vient de
la terre, de la vigne, des arbres. 8. Le
poète Laevius fait mention de cette loi dans ses Erotopaegnia.
9. Voici la citation de Laevius dans
laquelle il indique qu'un bouc, servi à un repas, avait été
renvoyé, et que le dîner, comme le prescrivait la loi Licinia,
avait consisté en fruits et légumes : « La
loi Licinia fait son entrée, dit-il, voici la pureté
du jour rendue au boucs ». 10. Lucilius
aussi fait mention de cette loi en ces termes : « Évitons
la loi de Licinius ». |
Gellius, XV, 8 ( Marache, Paris, 2002 ). |
1. Nous
lisions un discours ancien de Favorinus, homme non sans éloquence,
par lequel <il soutient la proposition de loi de Licinius visant
à limiter les dépenses somptuaires et où nous trouvâmes
un passage dénonçant le luxe et les excès> ;
nous l'avons appris en son entier de façon à pouvoir nous
rappeler que sont odieux en vérité ce genre de dépense
et de vie. 2. Les paroles de Favorinus
sont celles que nous avons transcrites ici : « Les préposés
aux tavernes et aux excès disent qu'un repas n'est pas distingué
si au moment où tu manges avec le plus de plaisir, on n'enlève
pas le plat pour en mettre un autre, meilleur et plus abondant en suppléance.
C'est là de nos jours l'ornement suprême de repas aux yeux
de ceux pour qui la dépense et le dédain prennent la place
des raffinements, qui affirment qu'il ne faut manger aucun oiseau en
entier en dehors du becfigue, qu'un banquet est misérable de
dénuement si on ne sert pas les autres oiseaux et les volailles
en quantité telle qu'on se rassasie du croupion et de la partie
arrière, que manger la partie avant des oiseaux et des volailles,
c'est ne pas avoir de palais. Si le goût du luxe continue à
croître en proportion, que reste-t-il sinon se faire préparer
des bouchées pour ne pas se fatiguer à manger, puisque
se couvre d'or, d'argent et de pourpre pour un certain nombre d'hommes
un lit plus vaste que pour les dieux immortels ? » |