LOI HORTENSIA SUPPRIMANT L'OBLIGATION DE LA RATIFICATION SÉNATORIALE DES PLÉBISCITES ( 286 av. J.-C. ) |
Gaius, Institutes, I, 3 ( Reinach, Paris, 1965 ). |
La
loi est ce que le peuple prescrit et établit, le plébiscite,
ce que la plèbe prescrit et établit. La plèbe diffère
du peuple en ce que sous le nom de peuple on entend tous les citoyens,
patriciens compris, tandis que sous le nom de plèbe on entend
les citoyens autres que les patriciens. D'où, autrefois, cette
conséquence, que les patriciens ne se tenaient pas pour liés
par les plébiscites qui étaient intervenus sans leur autorisation ;
mais ultérieurement fut édictée la loi Hortensia,
qui prescrivit que les plébiscites vaudraient pour le peuple
entier : c'est ainsi qu'ils furent assimilés aux lois. |
Institutes de Justinien, I, 2 ( Ortolan, Paris, 1857 ). |
4. La
loi est ce que le peuple romain établissait sur la proposition
d'un magistrat sénateur, d'un consul, par exemple ; le plébiscite,
ce qu'établissaient les plébéiens sur la proposition
d'un magistrat plébéien, d'un tribun. Les plébéiens
diffèrent du peuple comme espèce du genre ; sous
le nom de peuple sont compris tous les citoyens, même les patriciens
et les sénateurs ; sous celui de plébéiens,
seulement les citoyens autres que les patriciens et les sénateurs.
Du reste, depuis la loi Hortensia, les plébiscites ont
eu autant de force que les lois. |
Digeste, I, 2, 2 ( Hulot, Metz-Paris, 1803 ). |
8. Rome
étant gouvernée par la loi des douze tables, le droit
civil et les actions de la loi, il arriva une discorde entre le peuple
et les sénateurs : le peuple se retira et se fit des lois
sous le nom de plébiscites. Lorsqu'il fut rappelé, ces
plébiscites donnant lieu à de nouvelles dissentions, il
fut décidé par la loi Hortensia, qu'ils auraient force
de loi : il arriva delà que les plébiscites et les
lois différaient quant à la manière d'être
établis, quoiqu'ils eussent néanmoins la même autorité. |