LOI FABIA
  
LIMITANT L'ESCORTE DES CANDIDATS AUX ÉLECTIONS
  
( 67-63 av. J.-C. )
 

     
Cicero, Mur., 34 ( Nisard, Paris, 1840 ).
  

 
70. Mais ce cortége a continué à le suivre (à suivre Muréna). Prouvez-moi qu'il était soudoyé, et je conviendrai du délit ; sinon, que nous reprochez-vous ? A quoi bon ce cortége ? C'est me demander, à quoi bon un usage reçu ? Les citoyens d'un ordre inférieur n'ont qu'un moyen de mériter ou de reconnaître les services des personnes de notre ordre : c'est le zèle et l'empressement dont ils font preuve, quand nous sollicitons les charges. Il est impossible d'attendre et d'exiger des sénateurs et des chevaliers romains, qu'ils accompagnent leurs amis pendant des journées entières. S'ils nous font de fréquentes visites, s'ils nous conduisent quelquefois au forum, s'ils veulent bien faire avec nous un seul tour dans la basilique, c'est de leur part une haute marque d'estime et de considération ; mais une cour plus assidue, nous ne pouvons l'attendre que d'amis d'un rang inférieur et de clients désœuvrés, et cette affluence n'a jamais manqué aux citoyens bons et bienfaisants.
71. N'allez donc pas, Caton, enlever aux dernières classes du peuple ce fruit de leur zèle. Souffrez que ceux qui ont en nous toute leur espérance, puissent avoir aussi quelque chose à nous offrir. S'ils n'ont que leurs suffrages, c'est bien peu, car ils n'influent en rien sur les suffrages des autres. D'ailleurs, comme ils le disent eux-mêmes, ils ne peuvent ni nous défendre en justice, ni nous servir de caution, ni nous recevoir à leur table. Tous ces bons offices, c'est de nous qu'ils les attendent, et ils croient ne pouvoir les reconnaître que par un dévouement assidu. Aussi ont-ils résisté à la loi Fabia, qui restreint le cortége des candidats ...