LOI
CORNELIA CONCERNANT LA DÉPENSE DES REPAS ( 81 av. J.-C. ) |
Ammianus Marcellinus, XVI, 5 ( Nisard, Paris, 1860 ). |
1. Il
commença, et l'effort vaut qu'on le cite, par s'imposer et observer
rigoureusement une règle de tempérance aussi sévère
que s'il eût vécu sous le régime abstème
des lois de Lycurgue et de Solon ; lois importées depuis,
et longtemps en vigueur à Rome, et que le dictateur Sylla releva
de désuétude. Julien pensait, avec Démocrite, que
si la fortune permet le luxe de la table, la raison le proscrit. |
Gellius, II, 24 ( Marache, Paris, 2002 ). |
11. ... le
dictateur Sylla fit voter par le peuple une loi prescrivant qu'aux Calendes,
aux Ides, aux Nones, aux jours de jeux et de certaines fêtes solennelles,
on aurait droit et licence de dépenser trois cents sesterces
pour le dîner, les autres jours, pas plus de trente. |
Macrobius, Sat., III, 17 ( http://remacle.org ). |
A
ces lois succéda la loi Cornélia, qui fut aussi une loi
somptuaire que présenta le dictateur Cornélius Sylla :
cette loi ne prohibait pas la magnificence des festins, ne prescrivait
pas de bornes à la gourmandise ; mais elle diminuait le
prix des denrées : et quelles denrées, bon Dieu !
quel genre de sensualités recherchées, et à peu
près inconnues aujourd'hui ! quels poissons et quels mets
y sont nommés ! et cependant la loi leur assigne de bas
prix. Je ne craindrai pas d'avancer que ce bas prix des mets invitait
à s'en procurer une grande quantité et permettait aux
personnes peu riches de satisfaire leur gourmandise. Pour dire tout
ce que je pense, celui-là me paraît entaché de luxe
et de prodigalité qui se fait servir immodérément,
encore que ce soit à peu de frais : ainsi donc notre siècle
doit être considéré comme beaucoup plus sobre que
celui dont il est question, puisque chacun de nous ne connaît
tout au plus que de nom la plupart des objets dont la loi de Sylla parle
comme étant alors d'un usage vulgaire. |
Plutarch, Sull., 35 ( Ricard, Paris, 1840 ). |
Sylla
consacra à Hercule la dîme de ses biens, et, à cette
occasion, il donna au peuple des festins magnifiques. Il y eut une telle
abondance, ou plutôt une telle profusion de mets, que, chaque
jour, on jetait dans le Tibre une quantité prodigieuse de viandes,
et qu’on y servit du vin de quarante ans, et du plus vieux encore.
Au milieu de ces réjouissances, qui durèrent plusieurs
jours, Métella mourut. Pendant sa maladie, les prêtres
défendirent à Sylla de la voir, et de souiller sa maison
par des funérailles. Il lui envoya donc un acte de divorce, et
la fit transporter encore vivante dans une autre maison. Observateur
superstitieux de cette loi, il viola celle qu’il avait faite lui-même
pour borner la dépense des funérailles, et n’épargna
rien à celles de Métella. Il n’observa pas davantage
les règlements pour la simplicité des repas, dont il était
aussi l’auteur ... |
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