LOI CORNELIA SUR LES CONCUSSIONS
  
( 82-81 av. J.-C. )
 

 
Cicero, Cluent., 37, 104 ( Nisard, Paris, 1840 ).
 

 
Que reprochait-on à Falcula (un juge suppléant) ? d'avoir reçu de Cluentius quarante mille sesterces. De quel ordre était-il ? de celui des sénateurs. Accusé de concussion devant d'autres juges, d'après la loi suivie à l'égard des sénateurs, il fut honorablement acquitté. La cause fut plaidée selon les formes antiques, sans que ni force, ni terreur, ni menaces vinssent troubler sa défense : tout fut exposé, développé, démontré. Les juges sentirent que l'accusé avait pu légitimement être condamné par un homme qui n'avait pas suivi tous les débats ; ils pensèrent même qu'on pouvait donner sa voix contre lui, sans rien connaître du procès que la condamnation de ses deux complices.
 

 
Cicero, Rab. Post., 4 ( Nisard, Paris, 1840 ).
 

 
8. Examiner où est passé l'argent pris par un concussionnaire, c'est pour ainsi dire une suite du jugement et de la condamnation de Gabinius. On a arbitré sa peine ; il n'a pas donné de répondants ; le peuple n'a pu reprendre sur ses biens toute la somme à laquelle il a été condamné. Il existe une loi juste ; la loi Julia ordonne de poursuivre ceux qui seront saisis de l'argent pris par le condamné. Si cet article est nouveau, ainsi que beaucoup d'autres qui sont réglés avec plus d'exactitude et de sévérité que dans les lois anciennes, soit, qu'on introduise encore cette nouvelle espèce de jugements ; 9. Mais si la loi Julia a pris cet article en propres termes, et dans la loi Cornélia, et dans la loi Servilia qui l'a précédée, au nom des dieux ! que faisons-nous ? pourquoi introduire dans la république une nouvelle forme de jugements ?