LOI AMPIA LABIENA
  
CONCERNANT LES ORNEMENTS DU TRIOMPHE DE POMPÉE
  
( 63 av. J.-C. )


     
Cicero, De prov. cons., 11, 27 ( Cabaret-Dupaty, Paris, 1919 ).
  

 
Pendant mon consulat et sur mon rapport, on a décerné à Cn. Pompée, pour la première fois, des prières de dix jours, après la mort de Mithridate et l'entière conclusion de la guerre pontique. Sur mon avis encore, on a doublé, pour la première fois, les prières publiques qu'il est d'usage d'accorder aux consulaires : car vous vous rangeâtes à mon avis, lorsque, après la lecture d'une lettre de Pompée, qui avait terminé toutes les guerres sur terre et sur mer, vous lui décernâtes des prières publiques de dix jours. Aujourd'hui, j'ai admiré la vertu et la grandeur d'âme de Cn. Pompée, qui, honoré lui-même de distinctions telles que personne avant lui n'en avait obtenu de semblables, déferait à un autre plus d'honneurs qu'il n'en avait obtenu lui-même. ...
 

     
Dion Cassius, XXXVII, 21 ( Gros, Paris, 1845-70 ).
  

 
Pompée ne se donna aucun surnom, quoique ses exploits lui permissent d'en prendre plusieurs. Le grand triomphe lui fut décerné et il en reçut les honneurs, malgré les lois romaines qui défendaient à un général de le célébrer sans les compagnons de sa victoire ; mais il n'accepta qu'un seul triomphe pour tontes ses guerres. Il s'y montra entouré de nombreux trophées somptueusement ornés, en souvenir de chacun de ses exploits, même des moins importants : parmi ces trophées il s'en trouvait un très grand et d'une magnificence excessive, avec cette inscription : Sur le monde entier. Toutefois Pompée ne se para d'aucun surnom nouveau et se contenta de celui de Grand qu'il avait obtenu avant cette expédition. Il ne rechercha aucun honneur extraordinaire et ne fit usage qu'une fois des distinctions qui lui avaient été accordées pendant son absence : elles consistaient dans le droit d'assister à toutes les fêtes publiques avec une couronne de laurier et avec le manteau de général, et aux jeux équestres avec la robe triomphale. César contribua plus que personne à les lui faire accorder, malgré M. Caton.
 

     
Velleius Paterculus, II, 40 ( Hainsselin & Watelet, Paris, 1932 ).
  

 
Pendant son absence (de Pompée), les tribuns du peuple Titus Ampius et Titus Labiénus firent voter une loi qui l'autorisait à paraître aux jeux du cirque avec une couronne d'or et le costume des triomphateurs et au théâtre avec la robe prétexte et une couronne d'or. Une fois seulement, et c'était déjà trop assurément, Pompée osa se prévaloir de ce droit. La fortune grandit cet homme et l'éleva si haut qu'il triompha une première fois de l'Afrique, une seconde de l'Europe, une troisième de l'Asie, et toutes les parties du monde devinrent les témoins de sa victoire.