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LOI
ACILIA SUR LES CONCUSSIONS ( 123-122 av. J.-C. ) |
Cicero, Verr. II, 1 ( Nisard, Paris, 1840 ). |
9. (26) ... Ce
que la loi a de plus pénible (la loi Servilia Glaucia), cette
obligation de plaider deux fois la cause, a été établi
pour moi plutôt que pour vous, ou du moins ne l'a pas été
pour vous plutôt que pour moi. Car si c'est un avantage de parler
deux fois, cet avantage est commun aux deux parties. S'il est besoin
de réfuter celui qui a parlé le second, c'est en faveur
de l'accusateur qu'on a permis de plaider deux fois ; si je ne
me trompe, Glaucia est le premier, qui fit une loi sur l'ajournement :
auparavant on pouvait prononcer le jugement dès la première
action, ou ordonner un plus ample informé. Quelle loi trouvez-vous
donc la plus douce ? l'ancienne, je pense, qui permettait d'absoudre
sur-le-champ, ou de condamner plus tard. Eh bien ! je vous remets
sous l'empire de cette loi Acilia, qui servit à faire condamner
nombre d'accusés sur une seule accusation, sur une seule défense,
sur une seule audition de témoins, pour des crimes bien moins
évidents et bien moins odieux que ceux dont vous êtes convaincu.
Supposez-vous en cause, non sous la loi actuelle qui paraît si
rigoureuse, mais sous la loi ancienne qui est si clémente. J'accuserai,
vous répondrez ; après avoir fait entendre les témoins,
je laisserai les juges aller aux voix, et, quoique la loi permette le
plus ample informé, ils croiront compromettre leur honneur en
ne jugeant pas sur-le-champ. |
Cicero, Verr. I, 1 ( Nisard, Paris, 1840 ). |
17. ... Songez
qui vous êtes (Cicéron s'adresse à Glabrion),
quelle position vous occupez, ce que vous devez faire pour le peuple
romain, ce que vous devez à vos ancêtres ; souvenez-vous
de la loi Acilia portée par votre père, et sous l'empire
de laquelle le peuple romain a vu rendre contre les concussions des
jugements si équitables par les juges les plus sévères. |
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