ÉDIT DE NERVA SUR LE DROIT DE CITÉ
   
( Vers 96 apr. J.-C. )
 

 
C. Plinius Secundus, Epist., X, 58, 7-9
( de Sacy, Paris, 1920 ).
  

 
Édit de Nerva. — « Romains, il est, sans contredit, certaines choses dont le bonheur seul des circonstances fait un devoir, et dont il ne faut pas faire honneur à la bonté du prince. Il suffit de me connaître ; il suffit de s'interroger. Il n'est pas un citoyen qui ne puisse répondre que j'ai sacrifié mon repos particulier au repos public, afin d'être en état de répandre de nouvelles grâces, et de maintenir celles qui ont été accordées avant moi. Cependant, pour que l'allégresse générale ne soit troublée ni par la crainte de ceux qui les ont obtenues, ni par la mémoire de celui qui les a données, j'ai cru qu'il était bon et nécessaire de prévenir tous ces doutes en expliquant ma volonté. Je ne veux pas qu'on pense que, si l'on a obtenu de mes prédécesseurs quelque privilège ou public ou particulier, je puisse l'annuler pour qu'on me doive de l'avoir rétabli. Tous ces privilèges sont reconnus et confirmés. Il ne faudra pas renouveler les remerciements pour une grâce déjà obtenue de la bienveillance d'un empereur. Qu'on me laisse m'occuper de bienfaits nouveaux, et qu'on ne sollicite que ce qu'on n'a pas. »