RESCRIT
DE THÉODOSE II ET VALENTINIEN III SUR
LES SUCCESSIONS ENTRE ÉPOUX ( 20 févr. 428 apr. J.-C. ) |
( J. Gaudemet, Droit privé romain, 2e éd., Paris, 2000, pp. 373-374, n. 114 ). |
Les
empereurs Théodose et Valentinien Augustes à Hierius,
préfet du prétoire. |
Il
faut abroger une partie d'une constitution émise antérieurement,
afin que, dans l'acquisition des successions ab intestat, les
époux ne soient pas préférés ni même
égalés aux parents et proches, que protège une
priorité fondée à la fois sur la nature et sur
la loi ; étant donné que, s'il existe entre époux
un lien d'une sainteté bien digne de l'amour conjugal, la rédaction
d'un testament n'est ni si difficile ni si onéreuse, que l'on
diffère de répondre à ce désir. Désir
autrefois entendu avec tant de réserve que les anciens n'accordaient
pas aux conjoints en matière de donation et de succession ce
qu'ils autorisaient au profit de personnes étrangères
à la famille ou même au profit d'inconnus. Car ils estimaient
qu'il fallait réprimer plus que stimuler ces faveurs réciproques,
comme étant de valeur douteuse. Une autre loi, prise par nous
autrefois en faveur des mariages, estima qu'il fallait remettre tout
cela à la décision du mourant. Mais aujourd'hui nous interdisons
aux conjoints de venir ab intestat en présence de parents
ou de proches. C'est pourquoi il est interdit d'invoquer la loi antérieure,
si l'on fait valoir que pendant ce bref laps de temps, la succession
d'un époux est échue ab intestat à un
héritier. Par la présente loi, il est établi que
tout espoir d'une succession ab intestat entre conjoints doit
être abandonné, sauf au cas où personne parmi les
proches ne pourrait, en vertu de dispositions légales, réclamer
la succession du défunt. Car nous mettons les droits du mariage
quel qu'il soit avant ceux de notre fisc. |
I n t e r p r é t a t i o n. |
Cette
loi établit que tous les proches écartent la femme de
la succession ab intestat de son mari et excluent de même
le mari de la succession ab intestat de sa femme. Mais si les
proches font totalement défaut, alors mari et femme ont un droit
réciproque de succession qui exclut le fisc. |
► Source : Code Théodosien, V, 1, 9. |