LOI CLAUDIA
  
INTERDISANT LES SPÉCULATIONS MERCANTILES AUX SÉNATEURS
   
( 218 av. J.-C. )
 

     
Livius, XXI, 63 ( Pessonneaux, Paris, 1909 ).
  

 
Flaminius, l'un des consuls désignés, à qui le sort avait donné le commandement des légions en quartiers d'hiver à Plaisance, envoya à Sempronius une lettre et l'ordre formel de faire assembler, pour les ides de mars, cette armée dans un camp à Ariminium. C'était là qu'il voulait entrer en charge ; il n'avait point oublié ses anciennes discussions avec le sénat, lorsqu'il avait été tribun du peuple, puis consul ; car alors on exigeait son abdication, on s'opposait à son triomphe. Il avait ajouté à la haine que lui témoignaient déjà les sénateurs, en approuvant seul parmi eux une nouvelle loi que le tribun du peuple Q. Claudius avait portée à leur préjudice : elle défendait à tout sénateur, ou à tout fils de sénateur, d'avoir en mer un bâtiment qui renfermât plus de trois cents amphores. Ce nombre devait suffire pour le transport des fruits recueillis sur les terres ; et toute spéculation mercantile était indigne de la dignité sénatoriale. Cette affaire, qui excita les débats les plus vifs, attira à Flaminius, partisan de la loi, l'inimitié de la noblesse, mais aussi la faveur du peuple, et par elle un nouveau consulat.