SÉNATUS-CONSULTE JUVENTIEN
  
SUR LA PÉTITION D'HÉRÉDITÉ
  
( 129 apr. J.-C. )
 

 
( A. Levet, E. Perrot & A. Fliniaux, Textes et documents.., Paris, 1931, pp. 10-11, n. 18 ).
 

 
... Attendu que avant la réclamation par le trésor public des parts caduques provenant de la succession de Rusticus, ceux qui se croient héritiers ont vendu l'hérédité, le sénat a décidé que l'on ne doit pas leur faire payer les intérêts du prix qu'ils ont retiré des objets vendus ; et cela doit être aussi observé dans les cas semblables. Il est aussi d'avis que ceux contre qui on aura réclamé l'hérédité, s'ils sont condamnés, devront restituer le prix qu'ils auront retiré de la vente des biens héréditaires, même dans le cas où ces biens auraient été, avant la pétition d'hérédité, l'objet de pertes ou de détériorations. De même, ceux qui se seront emparés des effets d'une succession, sachant qu'ils ne leur revenaient pas, devront être condamnés comme s'ils possédaient, alors même qu'ils auraient par dol cessé de posséder avant la litis contestatio ; mais, ceux qui avaient de justes raisons de croire que les biens leur revenaient ne seront condamnés que dans la limite de leur enrichissement. On devra considérer qu'il y a pétition d'hérédité intentée par le trésor public à partir du jour où chaque défendeur aura su qu'on lui réclame l'hérédité, c'est-à-dire dès qu'il aura reçu la citation en justice par voie d'invitation verbale à comparaître ( = denuntiatio ) de réquisition écrite ( = litterae ) ou d'édit ....
 

 
►  Source : Ulpien, L. 15 sur l'Édit  = Digeste, V, 3, 20, 6.