INSTITUTION ALIMENTAIRE
  
( 97-100 apr. J.-C. )
 

     
Plinius, Epistularum libri decem, VII, 18, 1-3 ( Pierrot & Cabaret-Dupaty, Paris, 1920 ).
  

 
      Vous me consultez pour savoir comment vous pouvez assurer après vous la destination d'une somme que vous avez offerte à nos compatriotes pour un festin public. Votre confiance m'honore ; mais le conseil n'est pas facile à donner. Compterez-vous le capital à l'État ? il est à craindre qu'on ne le dissipe. Engagerez-vous des biens-fonds ? ils seront négligés, comme propriétés publiques. Je ne vois rien de plus sûr que le moyen que j'ai pris moi-même. J'avais promis cinq cent mille sesterces pour assurer des aliments à des personnes de condition libre. Je fis à l'agent du fisc de la cité une vente simulée d'une terre dont la valeur dépassait beaucoup cinq cent mille sesterces. Je repris ensuite cette terre, chargée envers l'État d'une rente annuelle et perpétuelle de trente mille sesterces. Par là le fonds donné à l'État ne court aucun risque, le revenu n'est point incertain, et le bien rendant beaucoup plus que la rente dont il est chargé, ne manquera jamais de maître qui prenne soin de le faire valoir.