GAIUS : LA MANCIPATION
 
 
( 160 apr. J.-C. )
 

 
J. Gaudemet, Droit privé romain, 2e éd., Paris, 2000, p. 363, n. 92 ).
 

 
119. La mancipation est, comme on l'a dit plus haut, une sorte de vente symbolique. Elle est un droit propre aux citoyens romains. Les choses se passent ainsi : en présence d'au moins cinq témoins, citoyens romains, pubères, et d'une autre personne remplissant les mêmes conditions qui tient une balance de cuivre (on l'appelle le porte-balance), celui qui reçoit par mancipation, tenant la chose dit ceci : « Moi je déclare que cet esclave est mien selon le droit des Quirites et qu'il m'a été acquis par ce lingot d'airain et cette balance de cuivre ». Ensuite il frappe la balance avec le lingot et donne ce dernier à celui de qui il acquiert par mancipation, en guise de prix... 122. Le lingot et la balance sont joints parce qu'autrefois on se servait seulement de monnaie d'airain, c'étaient les as, les double-as, les demi-as, les quarts d'as. Aucune monnaie d'or ou d'argent n'était en usage, ainsi qu'il résulte de la loi des XII Tables. Et la valeur de ces pièces ne résultait pas du nombre, mais du poids... celui qui remettait une somme ne la comptait pas, mais la pesait...
 


 
►  Source : Gaius, Institutes, I.