GAIUS :
LE TESTAMENT « PAR L'AIRAIN ET LA BALANCE » ( 161 apr. J.-C. ) |
( J. Gaudemet, Droit privé romain, 2e éd., Paris, 2000, p. 374, n. 115 ). |
104. La
chose se passait ainsi : celui qui faisait son testament ayant
réuni, comme dans les autres mancipations, cinq témoins,
citoyens romains, pubères, et un porteur de balance, après
avoir rédigé ses tablettes testamentaires, mancipait son
patrimoine à un tiers, de façon fictive. Pour cela l'acquéreur
du patrimoine utilisait ces termes : « Ton
patrimoine familial et tes biens mobiliers [sont] sous ton mandat et
sous ma garde pour que tu puisses faire ton testament, selon le droit,
conformément à la loi publique ; que cela me soit
acquis, par ce lingot d'airain » et certains ajoutent « et
par cette balance de cuivre ». Puis du lingot il frappe la
balance et remet l'airain au testateur en guise de prix. Ensuite le
testateur, tenant les tablettes testamentaires, déclare :
« cela, comme c'est écrit sur ces tablettes et cette
cire, je le donne, je le lègue, je fais testament et vous, Quirites,
donnez-moi votre témoignage ». Cela s'appelle nuncupatio
: nuncupare c'est en effet déclarer publiquement. Et
ce que le testateur a écrit en détail sur les tablettes
testamentaires, il est considéré comme le déclarant
et le confirmant par cette formule générale. |
► Source : Gaius, Institutes, II. |