POMPONIUS
  
LIVRE UNIQUE DE L'ENCHIRIDION
  
( IIe s. apr. J.-C. )
 

 
A. Levet, E. Perrot & A. Fliniaux, Textes et documents.., Paris, 1931, pp. 79-82, n. 84 ).
 

 
D., 1, 2, 2, 2 : La cité s'étant augmentée, Romulus, dit-on, divisa le peuple en trente parties, qu'il appela curies... et proposa devant le peuple des lois curiates. Les rois suivants en proposèrent aussi, et elles ont toutes été recueillies dans le livre de Sextus Papirius... ce recueil, avons-nous dit, est appelé le droit civil de Papirius ; non que Papirius y ait rien ajouté, mais parce qu'il a réuni des lois rendues sans ordre...
D., 1, 2, 2, 12 : ... Le droit civil est à proprement parler le droit qui, sans écrit, repose sur la seule interprétation des prudents...
D., 1, 2, 2, 27-28 : Mais, comme les consuls étaient souvent appelés par des guerres lointaines, et qu'il ne restait personne qui dans la cité pût rendre la justice, on décida de créer aussi un préteur, qu'on appela urbain, parce qu'il rendait la justice dans la Ville ( urbe ). Quelques années après, ce préteur ne suffit plus, devant l'arrivée dans la Ville d'un grand nombre d'étrangers, et l'on créa alors un autre préteur, qu'on appela pérégrin ( des étrangers ), parce qu'il rendait ordinairement la justice entre étrangers...
D., 1, 2, 2, 47-53 : ... Après lui ( = Tubero ), furent d'un grand renom Ateius Capito, disciple d'Ofilius, et Antistius Labeo qui suivit l'enseignement de tous ces jurisconsultes, mais qui fut formé par Trebatius. De ceux-ci, Ateius fut consul ; Labéon refusa cette magistrature, alors qu'Auguste lui offrait la charge de consul suffect, mais il s'appliqua beaucoup à l'étude. II avait divisé l'année de telle sorte qu'il était six mois à Rome avec ses disciples, et qu'il se retirait pendant six mois, s'occupant à composer ses ouvrages... Ces deux jurisconsultes formèrent en quelque sorte deux sectes : Ateius Capiton était en effet attaché aux anciennes traditions, alors que Labéon fut amené par sa tournure d'esprit et la conscience qu'il avait de ses connaissances, car il avait étudié tous les ouvrages de philosophie, à entreprendre d'innover sur de nombreux points. Ensuite, à Ateius Capiton succéda Massurius Sabinus ; à Labéon, Nerva ; ils augmentèrent encore ces divergences. Nerva fut étroitement lié avec César ( Tibère ). ‘ Massurius Sabinus entra dans l'ordre équestre et le premier donna des consultations officielles... ’.
Et, pour le dire en passant, avant Auguste le droit de consulter publiquement n'était pas accordé par le prince, mais ceux qui avaient confiance en leur science répondaient à ceux qui les consultaient. Ils ne cachetaient pas leurs consultations, mais le plus souvent ils écrivaient eux-mêmes aux juges, ou bien ceux qui les avaient consultés rapportaient la réponse. Auguste le premier, pour donner une valeur juridique plus grande à ces réponses, décida qu'elles seraient rendues en son nom ; et, désormais, on se mit à réclamer ce privilège comme une faveur... Ainsi, Sabinus reçut de Tibère le droit de donner des consultations au peuple... ; il n'était pas très riche, mais ses disciples le secoururent beaucoup. Gaius Cassius Longinus lui succéda. Il était petit-fils de Tubéro, par sa fille, qui était petite-fille de Servius Sulpicius... A Nerva succéda Proculus ; à la même époque vécut Nerva le fils, et un second Longinus... Mais Proculus eut une plus grande réputation... Les jurisconsultes furent appelés les uns Cassiens, les autres Proculiens : division qui avait commencé avec Capiton et Labéon. Caelius Sabinus succéda à Cassius : il eut beaucoup d'autorité sous Vespasien ; à Proculus succéda Pégase, qui sous Vespasien fut préfet de la ville ; à Caelius Sabinus, Javonus Priscus ; à Pégase, Celse ; à Celse le père, Celse le fils et Priscus Neratius qui furent tous deux consuls, Celse le fut d'ailleurs deux fois ; à Javolenus Priscius, Aburnius Valens et Tuscianus, et aussi Salvus Julianus.
 

 
 
►  Source : Digeste, I, 2.