ULPIEN :
LA PRÉSOMPTION DE PATERNITÉ ( IIIe s. apr. J.-C. ) |
( J. Gaudemet, Droit privé romain, 2e éd., Paris, 2000, p. 344, n. 55 ). |
Nous
qualifions fils, l'enfant né d'un homme et de sa femme. Mais
supposons que le mari ait été absent, par exemple pendant
dix ans, et qu'à son retour il trouve chez lui un enfant d'un
an ; nous approuvons l'opinion de Julien, selon laquelle il n'est
pas le fils du mari. Cependant, suivant l'avis du même Julien,
on ne doit pas écouter un homme qui, étant toujours demeuré
avec sa femme, ne veut pas reconnaître l'enfant comme sien ;
je partage l'opinion de Scaevola : s'il est constant que le mari
n'a pu habiter avec sa femme pendant un certain temps, à cause
d'une maladie survenue ou pour quelque autre raison, ou s'il est hors
d'état d'engendrer, l'enfant né dans sa maison, même
à la connaissance des voisins, n'est pas son fils. |
► Source : Ulpien, Commentaire sur Sabinus, L. 9 = Digeste, I, 6, 6. |