ULPIEN : BUTS ET CONSTITUTION D'UNE SOCIÉTÉ
 
 
( IIIe s. apr. J.-C. )
 

 
J. Gaudemet, Droit privé romain, 2e éd., Paris, 2000, pp. 392-393, n. 148-149 ).
 

      On conclut une société pour rendre communs tous les biens des associés, pour une affaire particulière, pour la perception des impôts, ou même pour un seul bien. La société peut être conclue valablement même entre personnes dont la fortune est inégale, parce que le plus souvent le plus pauvre supplée par son travail à l'infériorité de son patrimoine. On ne peut conclure valablement une société dans l'intention de faire une donation. ( Ulpien, Commentaire sur l'Édit, L. 32 = Digeste XVII, 2, 5 )
      Ariston rapporte la réponse de Cassius, une société ne peut être formée pour que l'un des associés n'ait que les bénéfices et que l'autre supporte les pertes. Cassius avait coutume d'appeler cette société léonine. Nous aussi sommes d'avis qu'une telle société serait nulle, lorsqu'on convient qu'un des associés aura le profit et que l'autre n'aura aucun profit mais supportera les pertes ; car c'est un genre de société très injuste que celui qui attribue à un associé les pertes mais non les profits. ( Ulpien, Commentaire sur Sabinus, L. 30 = Digeste XVII, 2, 29, 2 )


 
►  Source : Digeste, XVII, 2.