ULPIEN : JUSTICE ET DROIT
 
 
( IIIe s. apr. J.-C. )
 

 
J. Gaudemet, Droit privé romain, 2e éd., Paris, 2000, p. 305, n. 1-2 ).
 

I.
pr. Celui qui s'adonne au droit doit d'abord savoir d'où vient ce mot ( ius ). Il tire son nom de la justice. En effet, selon l'élégante définition de Celse, le droit est l'art du bon et de l'équitable. 1. C'est à bon droit qu'on nous qualifie de prêtres, car nous exerçons la justice et nous faisons connaître ce qui est bon et équitable, séparant l'équité de l'iniquité, distinguant le licite de l'illicite, cherchant à susciter le bien non seulement par la menace des peines, mais par la promesse de récompenses, pratiquant ce qui nous semble la vraie et non une fausse philosophie. ( Digeste, I, 1, 1 )
II.
pr. La justice consiste dans la volonté constante et persistante d'attribuer à chacun ce qui lui revient. 1. Les préceptes du droit sont les suivants : vivre honnêtement, ne pas léser autrui, attribuer à chacun son dû. 2. La jurisprudence consiste dans une connaissance des choses divines et humaines, dans la science du juste et de l'injuste. ( Digeste, I, 1, 10 )


 
►  Sources : Ulpien, Institutes, L. 1 = Digeste, I, 1, 1 ; Règles, I = Digeste, I, 1, 10.