SC. SUR LA CORRUPTION DES JUGES
  
( 74 av. J.-C. )


     
Cicero, Clu. XLIX, 136 ( Nisard, Paris, 1840 ).
  

 
Tout le sénat, dites-vous, a déclaré que le jugement d'Oppianicus était l'œuvre de la corruption. Comment ? — En prenant connaissance de la cause. — Mais pouvait-il repousser une communication de cette nature ? Lorsqu'un tribun, en soulevant le peuple, avait presque mis la force à la place des lois ; lorsqu'on accusait des juges corrompus d'avoir condamné le plus honnête et le plus innocent des hommes ; lorsque tout l'ordre des sénateurs était en butte aux clameurs de l'envie, pouvait-on garder le silence ? pouvait-on, sans mettre la république en péril, rester indifférent à ces agitations populaires ? Mais quelle justice, quelle sagesse, quelle circonspection dans le décret du sénat ! s'il est quelqu'un, dit-il, dont les manœuvres coupables aient essayé de corrompre les juges d'un tribunal public.