TRAITÉ
D'ALLIANCE ENTRE LES ROMAINS ET LES ÉTOLIENS ( 189 av. J.-C. ) |
Livius, XXXVIII, 11 ( Nisard, Paris, 1864 ). |
(1) Après
mille traverses, les Étoliens réussirent enfin à obtenir un traité de
paix. En voici les conditions : (2) « La
nation étolienne reconnaîtra avec sincérité l'empire et la majesté du
peuple romain ; elle ne livrera passage à aucune armée marchant
contre ses alliés et ses amis ; elle ne lui fournira aucun secours ;
(3) elle aura pour ennemis les ennemis
du peuple romain, elle prendra les armes contre eux, elle leur fera
également la guerre ; (4) elle rendra
les transfuges, les esclaves fugitifs et les prisonniers aux Romains
et à leurs alliés, excepté ceux des prisonniers qui, après avoir été
renvoyés dans leur patrie, auraient été pris de nouveau, ou ceux qui
se seraient trouvés parmi les ennemis des Romains à une époque où les
Étoliens faisaient partie des armées romaines. (5) Hormis
ceux-là, tous les autres qui seront en leur pouvoir, seront, dans l'espace
de cent jours, remis aux magistrats de Corcyre ; ceux qui auraient
disparu seraient rendus à mesure qu'on les retrouvera ; (6) la
nation livrera, au choix du consul romain, quarante otages de douze
ans au moins et de quarante ans au plus. (7) Dans
ce nombre ne seront compris ni le préteur, ni le commandant de la cavalerie,
ni le scribe public, ni aucun de ceux qui auraient déjà été donnés en
otage aux Romains. Céphallénie restera en dehors du traité. » (8) Quant
aux sommes d'argent à payer et aux termes des paiements, on ne changea
rien à ce qui avait été réglé par le consul ; les Étoliens eurent
toutefois la liberté de s'acquitter en or s'ils l'aimaient mieux, pourvu
que chaque pièce d'or en valût dix d'argent. (9) « Quant
aux villes, territoires ou habitants qui avaient été sous la domination
étolienne, mais qui, sous le consulat de T. Quinctius et de Cn. Domitius
ou postérieurement, avaient été soumis par les armes romaines, ou s'étaient
volontairement placés sous la domination du peuple romain, il fut défendu
aux Étoliens de songer à les reprendre. Les Oeniades avec leur ville
et leur territoire devaient être rendus aux Acarnaniens. » Telles
furent les conditions du traité conclu avec les Étoliens. |
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